Critique – Le Fujifilm Finepix X10

 

 

Quand on est le petit frère, on veut souvent essayer de faire sa place en capturant un peu du lustre de nos frères et sœurs plus vieux. Je dirais que ça caractérise très bien le Fujifilm x10. On sent tout de suite son désir de vouloir surpasser des appareils beaucoup plus chers que lui sans toutefois y parvenir…

 

Le même moule 

La ressemblance du x10 au x100 n’est pas fortuite. On voit tout de suite que les deux appareils appartiennent à la même gamme et comme le design de la x100 était un point fort, ce l’est aussi pour la x10.

Son look rétro et élégant lui sied à merveille. Sa taille, beaucoup plus petite que la x100, la rend plus facile à glisser dans sa poche mais ce n’est pas une petite caméra pour autant. Son poids est très correct et on peut la porter longtemps dans le cou sans se fatiguer. L’appareil semble très solide par sa construction avec des matériaux de qualité.

Les boutons et molettes sont tous très fermes et bien conçus. On démarre l’appareil d’une façon bien singulière et j’ai dû chercher pendant cinq minutes avant de trouver: il n’y a aucun bouton de démarrage sur l’appareil. Pour l’ouvrir, on saisit l’objectif et on le tourne jusqu’au chiffre 28 et le tour est joué. Aucune chance de le démarrer ou le fermer sans le vouloir. Excellente idée, Fuji!

L’objectif du x10 est sans contredit une de ses forces. Il offre un zoom de 28 à 112mm ainsi qu’une très grande ouverture de f/2.0 à f/2.8. Même complètement étendu, l’objectif reste très lumineux ce qui a le potentiel d’être très utile dans les photos en basse luminosité.

Évidemment, si un zoom comporte des avantages par rapport à un objectif fixe, il y a aussi des inconvénients. Quand on ouvre l’appareil, l’objectif sort beaucoup avant même qu’on ait pris une seule photo.

Sur le dessus de l’appareil, on retrouve la molette pour fixer le mode de prise de photo et la molette de compensation. On y retrouve également un bouton fn programmable par l’usager pour exécuter une fonctionnalité de l’appareil tel que l’ISO.

Le viseur est simplement optique et selon moi, assez inutile. L’image qu’il renvoie est correcte mais on peut y voir un peu de distorsion.

L’arrière nous donne tous les boutons qu’on est en droit de s’attendre pour atteindre le menu, zoomer sur une photo, voir les photos sur la carte mémoire etc. La molette de sélection est beaucoup plus agréable à utiliser que la x100 (je dirais même plus énormément) et sa précision est vraiment bienvenue.

L’autre molette est utilisée pour changer l’ouverture et la vitesse dépendant des modes utilisés. Par exemple, en mode manuel, on change l’ouverture en la glissant de droite à gauche pour grandir celle-ci ou la réduire. Ensuite, on appuie sur la molette et on peut changer la vitesse de la même façon. Simple et intuitif. Constructeurs d’appareils, prenez des notes.

Les écrans ne sont pas le grand point fort de la gamme. Encore une fois, nous avons droit à un écran de 2,8 pouces (7,1 cm) offrant une résolution de 460 000 points. Même si c’est loin d’être un mauvais écran, il n’est pas aussi intéressant que ceux que propose la compétition.

Aussi bon que son grand frère?
Rapide à la tâche, le x10 ne requiert que quelques secondes pour être prêt à prendre des clichés. Pour les habitués du x100, on retrouve exactement les mêmes menus.

Je n’avais guère aimé leur organisation et les choses n’ont que très peu changé. Tout de même, ma deuxième expérience à les naviguer m’a semblé moins pire mais ça pourrait simplement dire que je m’y suis fait. Ils pourraient être mieux organisés, ce qui rendrait l’expérience juste plus agréable.

L’écran de départ peut également être modifié pour garder seulement les informations que l’on juge pertinentes. Vraiment, on est en terrain connu. Il est à noter que le x10 n’a pas toutes les mêmes options que le x100 mais c’est tout de même assez prévisible en voyant la différence de prix entre les deux.

L’autofocus est rapide et efficace et je n’ai eu que peu de problème avec. Par contre, essayer de faire le focus manuellement est un cauchemar. Je conseille fortement de garder l’appareil en mode automatique.

Et les photos dans tout ça?
On arrive finalement au moment où on peut affirmer que le x10 peut se tenir fièrement debout à côté de son grand frère : la qualité de ses photos est très bonne.

Probablement que son capteur plus large que la moyenne (2/3 au lieu de 1/1.7 voir le schéma plus bas) lui permet de prendre une petite avance sur les autres appareils mais je dois dire que j’ai été agréablement surpris. Clair et détaillé sur toute la grandeur de la photo peu importe l’étendue du zoom.

Malheureusement, en basse luminosité, on se rend vite compte qu’il peut bien essayer de courir aussi rapidement que son grand frère mais il va devoir travailler encore longtemps. En partant, son objectif très large le sert admirablement pour garder une bonne luminosité mais dès qu’on doit utiliser un ISO supérieur à 800, la qualité se dégrade considérablement. Son capteur ne fait tout simplement pas le poids.

Pour de petites photos sur internet, ça fait l’affaire mais ne compter par les imprimer pour les exposer. Le bruit est pas mal présent.

Autre constatation qu’on doit faire est que malgré son objectif très grand, son petit capteur ne lui permet pas d’avoir un bokeh très prononcé. Le flou n’est tout simplement pas au rendez-vous et c’est dommage.

Tout de même, malgré ces petites faiblesses, on a droit à un appareil qui prend 7 images à la seconde (10 images à la seconde à 6 mégapixels), en mode JPEG ou RAW dans un boitier somme toute assez compact. Ce n’est pas rien.

Le mode vidéo souffre, comme son grand frère, d’un manque d’attention flagrant. Utilisable? Oui. Exceptionnel? Non.

On arrive finalement à ce que je considère son plus grand défaut : la durée de vie de la pile. Celle-ci ne permet qu’environ 250-300 clichés. Disons qu’on a déjà vu mieux. Au moins, c’est un péché qu’on peut facilement pardonner même si ça demandera l’investissement d’une deuxième pile.


Un benjamin hyperactif?

Le petit rejeton de la famille, le Fujifilm x10 est un très bel appareil mais malgré toute sa bonne volonté, il n’arrive pas à détrôner son plus vieux frère le Fujifilm x100. Mais est-ce que c’est vraiment son but? J’en doute.

Son rôle est d’offrir un appareil solide, attrayant, sans compromis pour la qualité d’image à un prix moindre que son frère et sur ces points, je considère qu’il remplit admirablement son rôle. Donc, comme le Fujifilm x100, je lui attribue le sceau d’approbation en or.

Bien que son grand frère se soit attaqué directement à mon cœur, le x10 a su conquérir ma tête. J’en ferais un choix définitivement rationnel. Dans sa catégorie, il existe probablement des appareils moins chers que celui-ci mais presque tout ce qu’il essaie de faire, il le fait extrêmement bien. Ne vous laissez pas décourager par sa performance ISO moyenne ou par sa pile, l’essayer c’est l’adopter.

Deux petites notes en fin d’article s’imposent. Le mode RAW que propose le Fujifilm x10 n’est malheureusement pas compatible avec Aperture. Bien que je n’aie pas réussi à trouver le fin mot de l’histoire, il semble que le blâme réside du côté d’Apple qui n’a pas ajouté l’appareil à sa liste de support. Par contre, Lightroom fonctionne à merveille. C’est un pensez-y bien pour les amateurs de la pomme.

L’appareil qui nous a été prêté avait également un étui en cuir que j’ai immédiatement trouvé superbe mais qui m’a un peu fait déchanter. Quand celui-ci est ouvert pour utiliser l’appareil, le rabat qui se déplie est tellement long qu’il arrive quasiment jusqu’à la taille. Au prix demandé (109$), je ne le recommande pas.

** Veuillez notez qu’il n’y a pas d’exemples de photos prises en basse luminosité. Suite à un problème de conversion, j’ai les ai malheureusement perdues. **

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